Nous les côtoyons au quotidien mais savons-nous vraiment comment elles fonctionnent ? Les vaches sont des êtres vivants, sensibles et attachants. À vivre à leur côté au quotidien, on prend conscience à quel point elles sont présentes. Les bêtes pensent, elles ressentent, elles aiment et elles savent aussi exprimer leur joie ou leur mécontentement.

Traiter les vaches avec attention, et en particulier leur donner un nom, augmente leur production de lait. Cette information a été révélée dans une étude britannique publiée en 2009, par l’Université de Newcastle, dans le nord-est de l’Angleterre. Or notre propre expérience en tant qu’éleveurs de vaches laitières depuis plusieurs générations nous permet d’arriver aux mêmes conclusions. En accordant plus d’importance à l’individu (par rapport au troupeau), comme appeler une vache par son nom ou entretenir de bons rapports avec elle à mesure qu’elle grandit, on améliore non seulement le bien-être de l’animal et sa perception de l’humain, mais on accroît également sa production de lait !

En cette période hivernale où les températures chutent parfois en dessous de zéro, le bien-être des bovins est essentiel. Mais avant de tomber dans les poncifs que l’on peut lire sur les réseaux sociaux ou dans les médias, il faut bien comprendre que les vaches, lorsqu’elles sont bien traitées, dégagent beaucoup de chaleur et ne souffrent pas du froid.

4 règles identifiées par les spécialistes du bien-être animal et que nous appliquons chaque jour permettent de maintenir nos animaux en bonne santé. À l’abri des courants d’air, dans des zones abritées des vents ou des hangars secs, leurs conditions de vie sont très bonnes, même en Sibérie !

Pour supporter le froid, les bovins augmentent leur rythme métabolique pour produire plus de chaleur corporelle. C’est pour cette raison que nous leur permettons d’avoir à manger « à volonté ». Avec des concentrés naturels et du foin en grande quantité renouvelés tous les jours, nos vaches laitières consomment ainsi une nourriture qui ne gèle pas ou qui n’est pas trop humide.

Il est très important pour les bovins de pouvoir bénéficier chaque jour d’une eau non gelée en hiver. Un approvisionnement en eau restreint limiterait la prise alimentaire et empêcherait les vaches de combler entièrement leurs besoins énergétiques. Lorsque les températures descendent en-dessous de zéro, il faut donc aller casser la glace au petit matin pour assurer à nos bêtes un apport en eau essentiel à leur bien-être !

Quelque soient les conditions météorologiques, les plus grandes problématiques pour les bovins l’hiver sont la pluie et le vent. Dans les prés, on observe d’ailleurs que les vaches se regroupent et se placent dos à la pluie et au vent, un abri au sec est donc inévitable pour qu’elles puissent se protéger des intempéries et lors des périodes de grand froid. Si nous avons replanté autant de haies ces dernières années, c’est aussi parce que ces éléments topographiques protecteurs sont autant d’abris que les vaches affectionnent.

Les vaches, comme de nombreux autres animaux à sabots, sont très sensibles au niveau des pattes. Il est donc nécessaire d’avoir des sols portants, c’est-à-dire où l’eau ne stagne pas et correctement drainé. L’hiver, le problème majeur est davantage la boue plutôt que la neige, laquelle peut-être extrêmement isolante.

Ainsi, nous renouvellons chaque jour les « logettes », des zones de couchage sèches et drainées où les bovins peuvent s’allonger. Concernant les abreuvoirs où se rendent les vaches plusieurs fois par jour, ceux-ci doivent être fréquemment déplacés afin que les vaches ne se retrouvent pas les pattes dans la boue.

Ainsi que le rappelait La France Agricole dans un article du 27 août 2004 : « Pour un bovin adulte, la zone de confort thermique se situe entre – 5 et + 22 °C. Il craint moins les températures basses, jusqu’à – 10 °C, que les températures élevées pourvu que l’air ambiant soit sec et qu’il n’y ait pas de courant d’air. Pour les veaux nouveau-nés, la zone de confort se situe entre 7 et 25 °C. Au-delà de 15 jours d’âge, ils se sentent bien entre 5 et 25 °C. »

En conclusion, si les règles du bien-être animal sont respectées et à partir du moment où les vaches ont accès à suffisamment de nourriture, à de l’eau non gelée, à un abri pour se protéger du vent et à un sol sec où se coucher, il n’y a pas lieu de s’inquiéter car les ruminants sont de vraies chaudières sur pattes ! Au contraire, c’est plutôt l’été que nos fidèles cow-équipières souffrent davantage. En effet, une vache a beaucoup plus de problèmes pour lutter contre la chaleur que contre le froid, que ce soit en plein air ou dans les bâtiments d’élevage.

Tout comme les êtres humains réagissent mieux à un traitement individualisé, les vaches laitières sont aussi plus heureuses et plus détendues si on leur prête plus d’attention ! Pour toutes ces merveilleuses raisons, les vaches de la Ferme Saint Yves ont toutes de jolis prénoms :